FASSEUR Bernard
Bernard FASSEUR
Coll. Madame Tailleur.
Bernard Henri Emile FASSEUR, célibataire, né 4 rue Michelet à Monville le 25 janvier 1929.
Fils de Henri Oscar, Journalier, né à Beuvry (Pas-de-Calais) le 22 septembre 1901, décédé à Monville le 26 décembre 1955 et de Bernadine Marie-Louise LEREBOURS, journalière, née à Yvetot (Seine-Inf.) le 17 février 1903, décédée en 1985. Mariés à Eslettes (Seine-Inf.) le 13 février 1926.
Appelé à l'activité le 1er mai 1949. Matricule au corps : 46 016.
Affecté du 1er mai 1949 au 19 avril 1950 aux troupes d'occupation en Allemagne (T.O.A. puis F.F.A.)
Dirigé sur le 353e Groupe de Transport le 4 mai 1949, rejoint l'unité le 28 juillet 1949.
Nommé 1ère classe à compter du 26 avril 1950.
Libéré du service actif le 26 avril 1950.
Domicilié 4 rue delphin Quemin à Monville.
Rengagé provisoirement pour 3 ans le 12 mars 1952.
Affecté au 3e régiment d'artillerie coloniale à Vernon (Eure) à compter du 12 mars 1952.
Désigné pour continuer ses services en Extrême Orient. Fait partie du détachement AC 75. En route sur le G.I.T.C.M. (Groupe d'Instruction des Troupes Coloniales en Métropole) de Fréjus (Var) le 30 juin 1952. Affecté au CP1 - AC7 le 1er juillet 1952.
Embarqué à Marseille le 23 août 1952 sur le S.S. SKANGUM à destination de l'Indochine. Débarqué à Saïgon le 15 septembre 1952.
Le S.S. skangum à quai à Marseille
Intérieur d'un camp de l'artillerie coloniale
Affecté au 4e régiment d'artillerie coloniale (2e bataillon) le 16 septembre 1952.
Déclaré prisonnier à Diên Biên Phu le 8 mai 1954.
Décédé en captivité le 13-06-1954 à Moc Chau - province de Son La (ex Tonkin) à l'âge de 25 ans.
Transcription du décès à Monville le 15 mars 1955.
MORT POUR LA FRANCE
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Le Général d'Armée Paul ELY
Commissaire Général de France et Commandant en chef en Indochine
CITE A L'ORDRE DE LA BRIGADE
FASSEUR Bernard - 2ème canonnier - 4ème Régiment d'Artillerie Coloniale - Matricule 46 616
" Chauffeur de dodge assurant le ravitaillement en munitions d'une batterie de 105 à Diên Biên Phu (Nord Vietnam), s'est particulièrement distingué dans la nuit du 30 au 31 mars 1954 par son courage et son sang-froid sous le feu de l'artillerie adverse "
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre
des Théâtres d'Opérations Extérieurs avec étoile de bronze
A Saïgon
le 13 décembre 1954
par ordre,
le Colonel PINSARD, Chef du Cabinet Militaire
Signé :PINSARD
Décoré à titre posthume
1 - Croix de Guerre des Théâtres d'Opérations Extérieurs avec étoile de bronze
2 - Médaille Coloniale avec agrafe "Extrême Orient"
3 - Médaille Commémorative d'Indochine
Dodge
Obusier de 105mm
Insigne du 4è R.A.C.
Les Français établissent un certain nombre de postes avancés qui reçoivent des prénoms féminins, et qui tombent les uns après les autres aux mains du Viêt-minh : Béatrice dans la nuit du 13 au 14 mars 1954, qui marque le début du siège, Gabrielle le lendemain, puis Anne-Marie...
Le 2e groupe du 4e Régiment d'Artillerie Coloniale avec trois batteries (12 obusiers de 105 mm M2A1) se trouve à "Claudine"
Le 7 mai 1954, à 17 h
le sous-secteur centre comprend les points d’appui Claudine, Huguette, Dominique, Éliane et Béatrice. Il regroupe huit bataillons et il est commandé par le Lieutenant-Colonel LEMEUNIER.
Le 7 mai 1954, à 17 h 30, le général de Castries donne l’ordre de cesser le feu sur Claudine et Isabelle obtempère à minuit.
LA BATAILLE DE DIÊN BIÊN PHU
(13 mars - 7 mai 1954)
L'assaut final à partir du 1er mai et la chute
La surface du camp ayant considérablement diminué au cours du mois d'avril, une part de plus en plus importante du ravitaillement parachuté tombe chez l’ennemi. Du côté français, le manque de munitions devient très préoccupant, en particulier pour l'artillerie, et la situation sanitaire tourne à la catastrophe, avec des centaines de blessés entassés dans les différents postes de secours. L'assaut final est lancé le 1er mai au soir, précédé d'une préparation d’artillerie extrêmement intense qui dure trois heures. Les divisions 312 et 316 attaquent la face est du camp retranché, la 308 la face ouest. L’artillerie et l'infanterie françaises n’ont plus les moyens ni les effectifs suffisants pour faire face à cet assaut massif et généralisé. « Éliane 1 », tombe dans la nuit du 1er et seuls quelques éléments du II/1er RCP, l'unité qui tenait la position, parviennent à s'en échapper vivants. « Dominique 3 » et « Huguette 5 » tombent à leur tour dans la nuit du 2.
Le Commandement des forces françaises en Indochine décide alors de lancer dans la bataille un dernier bataillon parachutiste en renfort, pour l'honneur. Le 1er BPC du commandant de Bazin de Bezons est parachuté de façon fractionnée au début du mois de mai : la 2e compagnie du lieutenant Edme saute dans la nuit du 2 au 3 mai, la 3e du capitaine Pouget (aide de camp du général Navarre) dans la nuit du 3 et une partie de la 4e compagnie du capitaine Tréhiou dans la nuit du 4. Le reliquat des trois premières compagnies ayant déjà sauté, soit 91 hommes, est largué dans la nuit du 5 mai. Ce seront les derniers renforts parachutés sur le camp retranché. Le largage de la 1ère compagnie du lieutenant Faussurier, prévu dans la nuit du 6, est annulé, alors que les avions sont déjà au-dessus du camp, l'état-major de Diên Biên Phu ayant préféré donner la priorité à une mission de largage de fusées éclairantes « lucioles », pour soutenir les combattants au sol qui se battent partout au corps-à-corps.
« Huguette 4 » tombe dans la nuit du 4 mai. « Éliane 2 » résiste toujours, mais dans la nuit du 6 mai, une charge de deux tonnes de TNT, placée dans une sape creusée sous la colline fait sauter la position, tenue par la compagnie du capitaine Pouget. Le matin du 7 mai, « Éliane 10 », « Éliane 4 » et « Éliane 3 » sont conquis par les Viêt Minh qui tiennent désormais tous les points d'appui sur la rive est de la Nam Youm.
Après avoir abandonné l'idée de percer les lignes viets pour sortir du camp, faute d'effectifs suffisants pour avoir une quelconque chance de réussite, le général de Castries reçoit l'ordre de cesser le feu, au cours d'une dernière conversation radio qu'il a avec son supérieur, le général Gogny, basé à Hanoï. L'ordre est transmis aux troupes de détruire tout le matériel et l'armement encore en état. Pour l'anecdote, le lieutenant-colonel Bigeard, doit envoyer un mot griffonné sur une feuille de papier au lieutenant Allaire, commandant la section de mortiers du 6e BPC, qui refuse de cesser le combat sans un ordre écrit.
Il appartenait à la division 308 du général Vuong Thua Vu, division d'infanterie qui avait été de toutes les batailles en haute et moyenne région, des « désastres » de Cao Bang et Lang Son en 1950 jusqu'à celui de Diên Biên Phu, de donner le coup de grâce. Constatant l'absence de réaction des Français lors des préparatifs de la nouvelle attaque prévue pour la nuit, les Viets investissent l'ensemble du camp retranché. Après 57 jours et 57 nuits de combat quasi ininterrompus, le camp retranché de Dien Bien Phu tombe, le 7 mai 1954 à 17 h 30.
Cette même division 308 sera également la première unité viet minh à entrer dans Hanoï le 9 octobre 1954.
Le bilan
Ce fut la bataille la plus longue, la plus furieuse, la plus meurtrière de l'après Seconde Guerre mondiale, et l'un des points culminants des guerres de décolonisation.
On peut estimer à près de 8 000 le nombre de soldats viet minh tués pendant la bataille et à 2 293 celui des tués dans les rangs de l'armée française.
Une fois le cessez-le-feu signé, le décompte des prisonniers des forces de l’Union française, valides ou blessés, capturés à Diên Biên Phu s'élève à 11 721 soldats dont 3 290 sont rendus à la France dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués. Il en manque 7 801. Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise reste toujours inconnu.
Le destin de la garnison en captivité
Tous les prisonniers (y compris les blessés « légers », selon les critères établis par le Viet minh) devront marcher à travers jungles et montagnes sur une distance de 700 km, pour rejoindre les camps, situés aux confins de la frontière chinoise, hors d'atteinte du corps expéditionnaire. Ceux qui étaient trop faibles mouraient ou étaient achevés. Sur les 11 721 soldats de l'Union française, valides ou blessés, capturés par le Viet minh à la chute du camp, plus de 70 % décédèrent pendant leur marche vers les camps ou une fois en captivité, de sous-alimentation, mauvais traitements, absence de soins, dans des régions propices à toutes sortes de maladies, ou furent exécutés sommairement.
Les camps de rééducation
Là, un autre calvaire attendait les prisonniers. Ceux qui auront le mieux survécu étaient les blessés lourds, pris en charge par la Croix-Rouge, qui n'eurent pas à subir la marche forcée de 700 km où les malades étaient abandonnés par le Viet Minh au bord de la route. Les autres furent internés dans des camps dans des conditions effroyables. Ainsi, leur alimentation quotidienne se limitait à une boule de riz pour les valides, une soupe de riz pour les agonisants. Un grand nombre de soldats sont morts de dénutrition et de maladies. Ils n'avaient droit à aucun soin médical, puisque les quelques médecins captifs étaient tous assignés dans la même paillote, avec interdiction d'en sortir.
Les prisonniers devaient également subir un matraquage de propagande communiste avec endoctrinement politique obligatoire. Cela incluait des séances d'autocritique où les prisonniers devaient avouer les crimes commis contre le peuple vietnamien (réels et imaginaires), implorer le pardon, et être reconnaissants de la « clémence de l'Oncle Ho qui leur laisse la vie sauve ».
La majorité des tentatives d'évasion a échoué malgré l'absence de barbelés ou de miradors de surveillance. La distance à parcourir était trop grande pour espérer survivre dans la jungle, surtout pour des prisonniers très diminués physiquement. Ceux qui étaient repris étaient exécutés.
À la suite des accords de paix signés à Genève reconnaissant la création de deux Viêt Nam libres et indépendants, la France et le Viêt Minh acceptèrent le principe d'un échange général de prisonniers. Les prisonniers de Diên Biên Phu survivants seront pris en charge par la Croix-Rouge internationnale après la signature des accords.
Le mémorial, érigé sur les hauteurs de Fréjus, perpétue le souvenir des soldats morts pour la France en Indochine, entre 1940 et 1954. Inauguré en 1993 par le président de la République François Mitterrand, il dessine, dans le paysage varois, un large cercle de 110 mètres de diamètre. Cette promenade circulaire évoque le périple de ces hommes tombés à 15 000 km de la métropole. La nécropole du mémorial recueille les dépouilles de 17 255 soldats identifiés, et de 3 152 soldats inconnus. Sur les 80 mètres de long du « mur du souvenir », sont gravés les noms, des 35 000 combattants morts pour la France dont les corps n’ont pas été retrouvés ou ont été rendus à leur famille. Les corps des 3 515 civils qui étaient inhumés à côté des militaires dans les cimetières indochinois ont été rapatriés et reposent dans la partie civile de la nécropole. Un lieu cultuel destiné à la méditation et au recueillement a été aménagé dans le site. Il est consacré aux quatre principales religions (chrétienne, musulmane, israélite et boudhiste). À proximité de la nécropole, le « jardin du souvenir » conserve les cendres des anciens combattants d’Indochine qui ont souhaité reposer auprès de leurs camarades. En 2012, une stèle y a été posée pour recevoir l’urne contenant les cendres du général Bigeard. À l’entrée du mémorial, un espace didactique avec son exposition permanente permet de mieux comprendre l’histoire de la présence française en Indochine mais aussi les grandes phases de « la guerre d’Indochine » entre 1946 et 1954.
Tous les 8 juin, la Journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine est célébrée dans ce haut lieu.
Mur du Souvenir - Fréjus (Var)
Ses parents sont inhumés dans le cimetière de Montville.
1 Frère, Henri Oscar né à Monville le 5 mars 1933. Marié. Décédé à Malaunay (76) le 9 avril 1988