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BULAN Eugène

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Eugène Henri BULAN, célibataire, né aux « seize maisons » à Monville le 30 octobre 1895.

Fils de Henri Auguste, fileur, né à Lillebonne (Seine-Inf.) le 27 décembre 1870 ; et de Célina Coralie CAPRON, tisserande, née à Lindebeuf (Seine-Inf.) le 20 juin 1872. Mariés à Monville le 29 décembre 1894.

 

Incorporé à compter du 18 décembre 1914 au 46è régiment d’infanterie

Cheveux blonds – Yeux bruns – taille 1.73m

Profession : Tisserand

Chasseur de 2è classe au 17è bataillon de chasseurs alpins (10è compagnie) à partir du 2 mai 1915

 

« Tué à l’ennemi » le 12 juillet 1915 à Souchez (Pas-de-Calais) sur le champ de bataille, à l'âge de 20 ans

 

MORT POUR LA FRANCE

 

Transcription du décès à Monville le 9 octobre 1915

 

Exhumé à Villers-au-bois le 30 mars 1922

Départ de la gare régulatrice le 23 avril 1922

Arrivée à la gare de Rouen-Martainville le 24

Départ pour la gare de Montville le 26

Inhumé à l’emplacement actuel vers le 27-30 avril 1922

Furent également inhumés les mêmes jours Paul VAIRETTI et Emile ROUSSEL

bulan eugèneCarré C - tombe n° 111

Front artois janvier 1915 secteur arrasJanvier 1915 - zone allemande à droite de la ligne rouge

 

Le 9 mai 1915, une attaque française de grande envergure est déclenchée à midi. L'effort principal est porté entre Ablain-Saint-Nazaire et Arras, le 21e corps doit permettre l'avance aux ailes en s'emparant du plateau de Notre-Dame-de-Lorette.
Au début de l'action, le 17e bataillon est en réserve de division. 11 entre en ligne le 10 mai, à 3 heures du matin ; il a comme objectif les tranchées allemandes dominant le « fond de Buval ».
Les 4e et 5e compagnies (capitaine BOUDET et lieutenant MARCHAND) sortent de la parallèle de départ avant le jour et, de trous d'obus en trous d'obus, arrivent à 20 mètres des ouvrages ennemis. A 5 heures, elles s'élancent sous un feu extrêmement violent et s'emparent de la tranchée Brücker.
L'organisation du terrain commence aussitôt. Complètement bouleversée, la ligne ennemie ne présente aucun abri; c'est cette circonstance qui occasionnera les plus lourdes pertes que nous ayons subies jusqu'alors.
A 7 heures, un ouragan de mitraille s'abat sur nos lignes; il dure toute la journée du 10 et celle du 11, ensevelissant dans un même linceul les vivants et les morts. Trois fois l'infanterie ennemie s'élance à l'assaut; elle est repoussée par la poignée de survivants qui, çà et là, ont aménagé les trous d'obus qui servent d'abri.
Parmi les morts de ces horribles journées : le commandant RENOUARD, tué dans la tranchée de première ligne au moment où il dirigeait le feu d'une escouade dont le chef avait été mortellement frappé; l'adjudant LETTRON, tué pendant l'assaut.
Épuisé, ayant plus des trois quarts de son effectif tué ou blessé, le 17e est relevé, dans la nuit du 12 au 13, par un bataillon du 109e R.I.
Il remonte en secteur le lendemain 14 mai et reçoit mission d'organiser les positions conquises sur le plateau de Notre-Dame-de-Lorette. Pendant six jours, les chasseurs organisent le terrain bouleversé; mal ravitaillés, car les cuisiniers sont tués ou blessés, sans abri sous le bombardement incessant, ils travaillent au milieu des cadavres dont le nombre s'accroît chaque jour. Le capitaine BOUDET, mortellement blessé le 17 mai, refusa de se laisser évacuer; il voulut mourir dans la tranchée que ses chasseurs avaient construite sous sa direction.
Les trois dernières journées sont particulièrement terribles : le ravitaillement ne peut se faire, le bombardement nivelle les quelques éléments de tranchées à mesure qu'ils sont construits, et, malgré cela, pas un murmure ne se fait entendre !
Après un court repos, le bataillon remonte en lignes; cette fois, c'est pour attaquer.
L'ennemi se cramponne sur l'arête est du plateau; il y a construit une série de fortins qui, fortement tenus, entravent notre progression. Un de ceux-ci est particulièrement dangereux car il prend d'écharpe toutes nos lignes : c'est le fortin des sacs à terre.
Depuis trois jours, des attaques sont menées contre lui; elles ont toutes échouées. Le général DE BOUILLON, commandant la 13e D. I., charge alors le 17e d'enlever les sacs à terre.
Dans la nuit du 9 au 10 juin, le bataillon est amené par le commandant JOLY dans les trous d'obus qui forment ligne de- départ.
A 5 heures, le bataillon s'élance sous une fusillade d'une formidable intensité; en un instant, il perd 6 officiers, 50 chasseurs.
Il est obligé de se terrer à 50 mètres du fortin.
Le 13 juin, l'attaque est reprise. En une ruée furieuse, tous les objectifs sont enlevés. Le sous-lieutenant DOERR, voyant tomber le sous-lieutenant LAURENT commandant la 4e compagnie, prend spontanément le commandement de cette unité et, sabre au clair, dans sa tenue de cavalerie aux couleurs, voyantes, il charge à la tête de la 4e compagnie.
Il est tué sur le parapet de la tranchée ennemie, que ses chasseurs furieux débarrassent de ses occupants. Cet officier d'élite est une des plus belles figures du bataillon.
Le brillant succès obtenu par le 17e est immédiatement connu du commandement.
Le 13 au soir, la 13e division exploitait ce résultat en s'emparant de la gare de Souchez.

SouchezSouchez en mai 1915

gare souchezCe qui reste de la gare de Souchez

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