ANQUETIL Marcel

181 anquetil marcel et maurice 2Carré C - tombe n° 181

note : Les 2 frères ANQUETIL sont inhumés ensemble 

Marcel Georges ANQUETIL, célibataire, employé de magasin, né à Monville le 22 novembre 1894.

 

Fils de Victor François (°1850), employé au Chemin de Fer de l'Ouest, et de Marie Eugénie FONTAINE (°1856). Mariés à Manneville-ès-Plains (Seine-Inf.) le 15 octobre 1878

 

Incorporé à compter du 1er septembre 1914 au 51è R.I..

Blessé le 28 juin 1915 par éclat d'obus au genou gauche

3 juillet 1915 - Cité à l'ordre du jour du régiment : " Agent de liaison, a toujours fait fait preuve du plus grand dévouement. A été blessé en transmettant un ordre dans des conditions difficiles. "

Déclaré disparu le 17 juillet 1917

"Tué à l'ennemi" le 17 juillet 1917 à la pointe du bois d'Avocourt (Meuse), côte 304, à l'âge de 23 ans.

 

MORT POUR LA FRANCE

 

Transcription du jugement de décès à Monville le 22 avril 1921.

Exhumé à Esnes (Meuse) le 7 juillet 1922.

Départ de la gare régulatrice le 6 août 1922.

Arrivée à la gare de Rouen-Martainville le 7.

Arrivée à la gare de Monville le 9

Inhumé dans le carré militaire le 12 août 1922.

 

 

19220813 obseques 3 soldats

AGENT DE LIAISON

 

2824328

Militaire chargé de transmettre ordres et informations au sein de l’armée, en particulier lors d’une opération qui rend impossible l’usage du téléphone. Les agents de liaison interarmes (chargés de la communication entre la troupe et l’artillerie par exemple) ou interunités (d’une compagnie à une autre par exemple) n’étaient pas permanents et étaient nommés, comme le montrent de nombreux témoignages, dans l’instant, lorsque la situation l’exigeait. Cependant, certains officiers choisissaient de définir un ordre de roulement journalier ou hebdomadaire et dressaient pour cela une liste d’hommes choisis parmi leurs subordonnés. Connaissant par avance leur « tour », les hommes savaient immédiatement qui devait partir avec l’ordre à transmettre en poche, d’où, peut être, l’impression de rôles permanents. Il existait par ailleurs des officiers d’état-major dont la fonction principale était de transmettre ordres et rapports entre les différents échelons de commandement, ou entre un service militaire et un organisme civil (l’agent de liaison du ministère de la Guerre au GQG, par exemple).

 

Offensives de la Cote 304 et du Mort-Homme

La brillante victoire française du 15 décembre 1916 avait avancé notre ligne sur la rive droite de la Meuse en dégageant complètement Douaumont et en nous donnant les points d’appui de la Côte du Poivre, des Chambrettes et du massif d’Hardaumont, elle laissait néanmoins à l’ennemi quelques observatoires : côte du Talou et côte 344, qui lui procurait encore des vues sur nos arrières.

De plus, il conservait des positions menaçantes sur la rive gauche : le Mort-Homme et la cote 304 . Cependant, l’état-major allemand paraissait avoir accepté sa défaite de Verdun; Et, pendant six mois, la région fut de part et d’autre relativement calme .

Mais de notre côté, le commandement jugeait une offensive nécessaire pour améliorer nos installations demeurées précaires sur la rive gauche. Là, en effet, nos lignes, accrochées aux pentes du Mort-Homme et de la cote 304, étaient immédiatement dominées par l’ennemi. Il paraissait urgent de nous donner de l’air de ce coté .

 

 

C’est sur cette rive, en effet, qu’après l’accalmie du printemps, l’ennemi, profitant de l’avance de ses positions va tenter de rouvrir la bataille de Verdun.

 

Le 1er juin 1917, après un court mais très violent bombardement, l’ennemi attaque nos positions à contre-pente de la cote 304 et pénètre en deux points de notre première ligne, d’où nous parvenons à le chasser .

Des coups de main sur le front du Mort-Homme et de Cumières se succèdent à cette tentative.

 

Enfin, le 29 juin, l’ennemi lance une attaque plus importante sur nos positions de la cote 304 et sur les saillants sud du bois d’Avocourt que nous contraints d’évacuer.

Dans la soirée, il poursuivait son avantage à l’ouest du Mort-Homme. Nos contre-attaques immédiates reprenaient aux Allemands qu’une partie du terrain perdu.

 

Les 2 et 4 juillet, il continue ses offensives locales au sud-ouest de 304.

 

Le 8 juillet, un régiment de marche est constitué sous les ordres du lieutenant-colonel Rozier, comprenant le 4e bataillon du 346e (dans lequel la 15e compagnie, plus éprouvée dans les derniers jours, a été remplacée par la 17e) et le 4e bataillon du 335e.

Ce régiment de marche a pour mission d'enlever le saillant Gauthier qui, situé à la corne sud-est du bois d'Avocourt, constitue l'un des points d'appui ouest des défenses de la cote 304; il sera à l'aile gauche d'une attaque qui doit reprendre tout le terrain perdu les 28 et 29 juin et s'emparer, en outre, des anciennes premières lignes allemandes jusqu à la cote 304.

Le 17, vers 3 heures, les emplacements de départ sont occupés après une marche lente et rendue pénible par le bombardement ennemi. Le bataillon du 346e est le bataillon d'assaut

Les tirs de préparation d'artillerie durent depuis plusieurs jours; ils deviennent tellement intenses, tellement formidables dans les instants qui précèdent l'heure H, que la confiance de nos troupiers redouble.

Ils s'élancent à l'assaut avec une ardeur folle, trouvant trop lente à leur gré la marche du barrage roulant, qui les précède. C'est ainsi que le lieutenant Vautrin, emporté par son élan dans le tir de barrage, est tué à la tête de sa compagnie. La résistance de l ennemie est assez faible; partout les tranchées sont nivelées, les abris enterrés, une seule mitrailleuse tire. En quelques instants toute résistance ennemie est brisée et 260 prisonniers environ, affolés et piteux, dont 4 officiers, sont envoyés à l'arrière.

Mais vers 9 heures, l'ennemi commence à violemment bombarder le terrain conquis, bombardement ininterrompu par obus de tous calibres, qui va durer jusqu'au 20 juillet.

On a promis que la relève aurait lieu dans les vingt-quatre heures si l'attaque réussissait; l'attaque a parfaitement réussi, les objectifs assignés ont même été légèrement dépassés; et néanmoins, pendant trois journées interminables on doit encore tenir sans un abri, sous un bombardement violent et incessant, il faut regarder mourir les camarades sans pouvoir les soulager d'une goutte d'eau; et pourtant, on trouve encore la force de repousser, le 17 au soir, avec l'aide d'un infernal barrage d'artillerie, une contre-attaque de l'ennemi dont deux bataillons sont anéantis

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