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FARCY Roger

Atelier farcy copie

Entreprise de charpente Farcy

Roger Eugène FARCY, célibataire, charpentier, né à Grugny (76), le 20 juillet 1892,

fils de Pierre Eugène, charpentier, né à Frichemesnil (76) le 3 mars 1863, et de Marie Augustine DESVEAUX, domestique, née au Bocasse-Valmartin (76) le 25 octobre 1866. Mariés au Bocasse-Valmartin le 3 octobre 1887.

 

Incorporé à compter du 9 octobre 1913

Soldat 2è classe à la 10è compagnie du 154e régiment d'infanterie

Mortellement blessé le 29 septembre 1914 à Lacroix-sur-Meuse

Mort des "suites de blessures" le 30 septembre 1914, à l'hôpital temporaire n° 1 de Verdun, à l'âge de 22 ans.

 

MORT POUR LA FRANCE

 

12904 131567 large copie

Campagne contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 30 septembre 1914

Medaille militaire creation le 22 janvier 1852 8e type 1Décoré de la médaille militaire à titre posthume

(J.O. 20 janvier 1921)

 

Citation :

" Excellent soldat, a été mortellement blessé dans l'accomplissement de son devoir le 29 septembre 1914 à Lacroix-sur-Meuse "

P1130040Carré militaire de Montville, sépulture des frères FARCY

Carré C - tombe n° 164

 

ICI REPOSENT LES CORPS

DE

ROGER FARCY

CROIX DE GUERRE

MEDAILLE MILITAIRE

BLESSE MORTELLEMENT A VERDUN

LE 28 SEPTEMBRE 1914

A L'AGE DE 22 ANS

_______

 

MARCEL FARCY

DECEDE A PARIS

LE 20 SEPTEMBRE 1916

A L'AGE DE 23 ANS

 

(sur la dalle mortuaire) 

REGRETTES

DE TOUTE LEUR FAMILLE

 

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Frères et soeurs :

  • René Pierre Lucien (1888-1933), marié le 28 octobre 1911 à Monville avec Henriette Marthe GOT
  • Gaston Georges (1889-1936), entrepreneur de charpente, marié le 29 juin 1912 à Monville avec Elisabeth Antoinette BAUNAY, dont
    • Bernard (1912-1921)

19210818 1 copie18 août 1921

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Historique du 154e Régiment d'infanterie

1914

 

Régiment de couverture, de la belle et solide division de Saint-Mihiel, le 154e était composé à la mobilisation de soldats venus des régions du Nord et de la Meuse, de la région parisienne et de Normandie. Cette diversité d'origines lui assurait l'heureuse alliance du tempérament enthousiaste de l'enfant de Paris et de la solidité rustique de l'homme des champs. Supérieurement entraîné à la vie militaire intense des troupes de l'Est, uni à ses chefs par les liens de la confiance et de l'affection, il entrait en campagne avec le brûlant désir de montrer sa valeur et la foi absolue dans les destinées de la France.

En couverture dans la Woëvre

Le 31 juillet au matin, sous le commandement du colonel JAMPIERRE, le 154e quitte Lérouville, et va s'établir en couverture en Woëvre, à Bernécourt et Grosrouvres. Il s'y complète en réservistes, et le 6 août, dans une prise d'armes émouvante, le colonel présente le au régiment mis sur le pied de guerre. Il appartient alors, avec le 6e C. A., à la IIIe armée, sous les ordres du général RUFFEY. « J'ai, dit le général, dans la valeur des troupes de cette armée, une confiance inébranlable, je suis convaincu qu'elles rempliront noblement leur devoir. » Le récit qui va suivre montrera comment le 154e a su répondre pendant de longues années à ce simple mais émouvant appel. Au cours du séjour en Woëvre, on organise des positions dans l'éventualité d'une attaque brusquée qui ne se produit pas, du reste. Puis, après un court déplacement vers le nord, sous les Côtes de Meuse, la 40e division se retrouve le 21 août sur le front Olley – Gondrecourt face à l'est. Le 21 au soir, le régiment doit aller cantonner à Dommary-Baroncourt. On y arrive tard dans la nuit ; l'ennemi a déjà passé par là : des traces de projectiles, des chevaux morts, témoignent d'une escarmouche qui s'est livrée dans la journée. Les rues sont pleines d'artillerie, pas de distributions, on repart dans quelques heures : c'est la guerre pour de bon qui commence. Le lendemain, c'est le baptême du feu.

LA BATAILLE GÉNÉRALE Fillières — Joppécourt (22 août 1914.)

Le régiment déboite le 22 à 3 heures ; il doit se porter sur Fillières à quelques kilomètres du Luxembourg : la mission est d'arrêter tout ennemi débouchant de la direction Fontoy — Thionville. Il va faire chaud, la marche est longue et pénible, on arrivera très fatigué.

A la sortie de Joppécourt, quelques coups de fusil sont tirés par la 11e compagnie sur une patrouille de uhlans, ce sont les premiers de la campagne ! — Qui pensait alors que le commandement de « Cessez le feu » ne retentirait que quatre ans et trois mois plus tard ? — Le mouvement continue. A 8 h.30, deux, puis trois compagnies ennemies apparaissent sur la gauche dans la direction de la ferme de l'Écorcherie. Elles sont bousculées vivement, nous entrons dans Fillières.

Mais voici que des forces, importantes cette fois, sont signalées au nord et à l'est. Le colonel se porte en avant à cheval, salué par une grêle de balles ; il fait renforcer d'urgence la garnison de Fillières où nos éléments avancés sont bientôt ramenés par le feu des mitrailleuses.

Le nombre des assaillants croît de minute en minute, le village est violemment canonné par l'artillerie allemande et l'ennemi cherche à l'encercler à la faveur des ravins et des bois. La situation est devenue difficile, le régiment ne pouvant compter que sur ses seules forces, et le dernier bataillon disponible — le 2e — va être engagé à son tour dans une lutte inégale pour permettre le repli des défenseurs. Son chef, le commandant BEAUFILS, trouve à sa tête une mort glorieuse en l'entraînant sous la mitraille.

Malgré la vaillance de tous et de nombreux actes d'héroïsme — le 2e bataillon a perdu tous ses officiers et 50 % de son effectif — il faut évacuer la position. On se rabat derrière Joppécourt, où on se regroupe.

Mais la tâche n'est pas terminée, et le 154e reçoit dans l'après-midi l'ordre de tenir ce village à tout prix pour permettre le repli des corps voisins. Deux bataillons s'installent aux lisières, le troisième plus au sud en avant du bois des Hayes. L'ennemi, qui a lui-même subi des pertes sévères, arrose copieusement le régiment sans oser le poursuivre.

Quand tombe le jour, tout l'horizon est en flammes, les villages brûlent au nord, à l'est et au sud, il ne reste plus vers l'ouest qu'un étroit couloir..... Partir ou tomber aux mains de l'ennemi, il n'y a pas d'autre alternative. La mission est depuis longtemps du reste largement remplie.

La retraite a lieu par échelons successifs dans la direction générale d'Étain, retraite pénible où, après d'être heurté à Xivry-Circourt déjà occupé, il faut prendre de nuit à travers champs, traverser des marais, le ruisseau profond de la Pienne, et échapper à l'étreinte d'une ennemi tout proche.

Ainsi finit cette rude journée où malgré les plus durs sacrifices, fidèle à sa devise : « Je ne recule pas d'une semelle », le 154e , assailli de front et de flanc, avait tenu jusqu'à complet accomplissement de sa tâche. Un pèlerinage à ce premier champ de bataille a permis de constater qu'il avait eu affaire à cinq régiments allemands.

Le 24 au soir, il est rassemblé sur la position forêt de Mangiennes – côte de Romagne. Le 26, il passe sur la rive gauche de la Meuse. Les pertes subies n'ont en rien altéré son moral, et c'est la rage au cœur qu'il contemple le spectacle des dévastations de l'ennemi ainsi que l'exode des malheureuses populations.

Action d'éclat. — Le maire de Fillières certifie que le militaire JOBLOT (Georges), du 154e R. I., classe 1912, a montré un courage héroïque et digne d'éloges le 22 août 1914.

Étant en avant-garde, a tué un officier allemand, et, bien qu'encerclé par l'ennemi, est resté à son poste, tirant jusqu'à sa dernière cartouche, préférant mourir plutôt que de se rendre. Est tombé le corps criblé de balles.

Cierges. — Le 2 septembre, dans la région de Montfaucon, le régiment est disposé en soutien d'une attaque exécutée sur Cierges par d'autres éléments de la division. Entraîné par son élan, il demande la faveur d'entrer dans la bataille, et malgré les « gros noirs » avec lesquels il fait connaissance pour la première fois, on le voit se porter en avant comme à la manœuvre. L'ennemi est bousculé sur une profondeur de plusieurs kilomètres.

Mais à ce moment, c'est la retraite des armées françaises et le 154e , malgré son succès, est entraîné dans le mouvement général. Le 5, il est à Chaumont-sur-Aire. Le lendemain, c'est la grande volteface, la partie suprême qui se joue, il faut arrêter l'invasion et coûte que coûte ne plus reculer : c'est la Marne !

LA BATAILLE DE LA MARNE (6 septembre 1914.) - Front de la Meuse

Deuxnouds. - Le 5 septembre, à 2 h.45, le régiment quitte Chaumont-sur-Aire ; à 11 h.30, il débouche du bois du Chanet et s'engage. Il traverse Deuxnouds-devant-Beauzée et atteint les crêtes qui le dominent à 1 kilomètre au nord-ouest. Mais l'ennemi est là avec des forces supérieures, son artillerie bat le plateau d'une façon intense et son infanterie, solidement installée dans les bois de Renonlieu et de Remiat, prend nos lignes d'enfilade par ses mitrailleuses. Tous les commandants de compagnie du bataillon de tête sont hors de combat et nos efforts pour traverser la route Saint-André – Beauzée se heurtent à un barrage de feux infranchissable. Les deux bataillons disponibles sont successivement portés dans la direction des bois. La bataille se poursuit violente et meurtrière toute l'après-midi et le colonel, avec le 1er bataillon, demeure jusqu'à la nuit sur les positions.

Le 7, l'offensive continue avec des troupes fraîches ; cependant le 1er bataillon est engagé à nouveau sur le terrain de la veille et progresse sous un feu violent d'artillerie lourde. En fin de journée, il rejoint à Chaumont-sur-Aire le reste du régiment.

Chaumont-sur-Aire. — Dans la nuit du 10 au 11, le 154e est au bivouac au nord du village de Longchamps, quand, vers minuit, éclate à l'avant, dans la direction du bois Landlut, une vive fusillade ; on court aux armes, un bataillon part en hâte, les autres vont suivre.

L'ennemi, à la faveur de l'obscurité profonde et d'une pluie torrentielle, a réussi à bousculer les avant-postes et est arrivé jusqu'à nos lignes d'artillerie, tombant sur un groupe du 55e R. A. C. On entend sonner la charge allemande et retentir la Wach am Rhein ainsi que les sauvages hourras des hordes du Kronprinz maîtresses de nos batteries. Cependant, la lueur d'un caisson incendié lève toute incertitude et, dans un élan fougueux, le 2e bataillon s'élance à la baïonnette sur les assaillants qui sont cloués sur place ou rejetés dans les ravins. L'ennemi avait eu beau sonner « Halte-là ! » et « Cessez le feu », sa ruse n'avait dupé personne, il recevait une sanglante leçon.

Au cours des derniers jours, la victoire des armées françaises s'était affirmée par une progression générale ; le 6e corps avait su se maintenir sur ses positions contre un ennemi très supérieur en nombre en lui infligeant des pertes considérables, et le 154e y avait pour sa part largement contribué.

Gremilly. — Le 13 septembre, les reconnaissances constatent que l'ennemi s'est replié vers le nord. La poursuite s'organise aussitôt. Le 15 au soir, le régiment arrive à Ornes et à Maucourt. On est de nouveau au contact, l'objectif du 16 est Gremilly.

L'attaque, faite par le 3e bataillon, réussit partiellement. Nous pénétrons dans Gremilly, mais l'ennemi, solidement organisé dans le village, ne peut être délogé sans une action suffisante de l'artillerie. Notre ligne s'établit en fin de combat sur les pentes au nord-ouest d'Ornes, face aux Jumelles d'Ornes.

PREMIÈRE TENTATIVE ALLEMANDE SUR VERDUN

Bataille de Lacroix-sur-Meuse — La Selouze

(22 – 27 septembre 1914.)

Le 20 septembre, le régiment est relevé, mais ce n'est pas le repos qui l'attend. L'ennemi vient de prendre pied sur les Hauts de Meuse et menace d'encercler Verdun par le sud-est : la 40e division est appelée à la rescousse en raison de sa connaissance particulière de la région. Le 21 au soir, le 154e est à Ranzières près de Troyon.

Le 22, partant de Lacroix-sur-Meuse, il doit pénétrer dans le bois de la Selouze puis attaquer le bois de Lamorville pour déborder l'ennemi par ne nord.

Sous un feu violent d'artillerie, le 3e bataillon réussit à déboucher de la Selouze, il vient d'atteindre la lisière du bois de Lamorville lorsque le recul d'éléments étrangers engagés très en flèche à sa droite l'empêche de s'y maintenir. Dans une deuxième attaque au cours de l'après-midi, il se rend maître de la lisière nord de la Selouze et s'y cramponne solidement. Entre temps le 2e bataillon gagne du terrain dans le ravin qui conduit au village de Seuzey.

Le colonel JAMPIERRE dirige l'action avec la plus complète insouciance des balles et des obus ; on se souviendra toujours au régiment du colonel apportant sur la ligne de feu deux seaux d'eau qu'il distribue aux tirailleurs exténués. Que ne ferait-on avec de tels chefs ?

Jusqu'au 27 septembre, les combats continuent autour de Lacroix-sur-Meuse sans interruption. Le 27, le 154e s'empare de la lisière est de la Selouze. L'ennemi, maître de la trouée de Spada, est partout accroché et ne gagne pas un pouce de terrain. Grâce à la ténacité et au mordant de nos troupes, la route de Saint-Mihiel à Verdun est définitivement barrée et Verdun sauvé.

Puis la situation se stabilise, on s'organise, non sans répugnance au début ; c'est la guerre de tranchées qui commence. Jusqu'à la mi-décembre, le régiment tient le secteur du bois de la Selouze, il y reçoit les premières recrues de la classe 1914. Le 16 décembre, il va au repos à Souilly.

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