RIMBAUD Alphonse
Alphonse RIMBAUD vers 1917
Coll. Claude Rimbaud
Alphonse Eugène RIMBAUD, ouvrier d'usine, né à Saint-Saens (Seine-Inf.) le 5 avril 1885.
Fils de Félix Joseph (°1848), ouvrier tanneur, et de Adeline Eugénie DUBOIS (°1850), mariés à Saint-Saens le 6 octobre 1870.
Incorporé le 8 octobre 1906 au 7è chasseurs à cheval (Rouen)
Chasseur de 2è classe
Trompette le 20 juillet 1907
Passé à l'école spéciale militaire de St-Cyr le 23 septembre 1907
Arrivé à l'école et trompette le dit jour 23 septembre 1907
Envoyé dans la disponibilité de l'armée active le 25 septembre 1908
Marié à Bosc-Guérard-St-Adrien (Seine-inf.) le 16 octobre 1909 avec Marie Amanda LEROUX (1888-1939), ouvrière d'usine,
Mobilisé le 3 août 1914
Passé au 11è régiment d'Artillerie le 1er janvier 1916
Passé au 103è régiment d'artillerie lourde le 13 avril 1916
Passé au 109è régiment d'artillerie lourde le 19 juillet 1916
Mis en congé illimité de démobilisation le 15 mars 1919
Maintenu réformé définitivement n° 1 avec pension d'invalidité de 40% par la commission de réforme de Rouen du 5 décembre 1929 pour bronchite enphysèmateuse imputable au service.
Pension définitive de 90% le 30 mai 1938.
Décédé à Monville, 6 rue Delphin Quemin, le 6 janvier 1939, à l'âge de 54 ans.
Carré C - tombe n° 178
L'utilisation des gaz et leurs effets sur les soldats (1915)
Le 22 avril 1915, les Allemands utilisent à Ypres les gaz asphyxiants: c'est le début de l'emploi massif des agents chimiques sur le champ de bataille. Des tonnes de chlore sont lâchées sur les tranchées. On compte alors 15 000 intoxiqués et 5 000 morts. Ces gaz provoquent des lésions pulmonaires et une détresse respiratoire.
La prise en charge de ces nouveaux blessés va se faire petit à petit. Les premières protections sont rudimentaires, elles s'améliorent rapidement et dès 1915 des masques plus perfectionnés voient le jour.
Avec l'emploi de gaz de plus en plus sophistiqués, des «ambulances gazières Z» partent pour le front en 1918. Il s'agit de camions dotés d'appareils de douchage et de désinfection pour le traitement d'urgence des combattants gazés.
Article paru dans Le Figaro du 12 mai 1915.
L'action des gaz asphyxiants n'avait été jusqu'ici qu'assez vaguement indiquée. Un mémoire dont le docteur Raphaël Blanchard donne lecture la précise nettement. Les auteurs de ce mémoire, MM. Dujarric de La Rivière, de l'Institut Pasteur, et Leclercq, professeur à la Faculté de médecine de Lille, ont pu interroger et observer à Calais, quelques heures après leur intoxication, cent douze soldats qui avaient subi l'atteinte des vapeurs bromiques et chlorées -ainsi sont spécifiés les «gaz asphyxiants»- employées par les Allemands à Langhemark.
Par des tuyaux espacés de deux à quatre mètres étaient répandues des vapeurs jaunes et verdâtres qui s'étalaient sur le sol en avant des tranchées allemandes et qui, poussées par le vent, gagnaient, en vagues rapides et lourdes, nos tranchées.
L'action sur nos soldats se manifesta par la série des phénomènes suivants: picotement intense aux yeux, aux fosses nasales et à la gorge; toux incessante, gêne respiratoire et oppression; gorge et trachée très douloureuses, brûlure intra thoracique; toux quinteuse, expectoration abondante et sanguinolente; obnubilation et sensation de fatigue anormale. Les soldats qui ne purent fuir devant la vague gazeuse moururent, en vomissant du sang. Les autres, qui parvinrent à se traîner jusqu'à l'arrière, furent recueillis exténués, crachant le sang, les yeux larmoyants, les paupières gonflées, les lèvres violacées; leur toux quinteuse était très pénible, et ils éprouvaient des points de côté fort douloureux.
Les manifestations cliniques furent variées: phénomènes bronchiques et pulmonaires, atteintes hépatiques ou rénales. MM. Dujarric de La Rivière et Leclercq ne se bornèrent pas à l'observation des survivants; ils pratiquèrent aussi l'autopsie des soldats tués par les gaz asphyxiants, et cette autopsie mit en évidence la congestion de tout l'arbre respiratoire, la vascularisation anormale du tube digestif, la dégénérescence massive du foie, de la rate el des reins; elle montra aussi des lésions de pneumonie massive du poumon avec gangrène parcellaire de la base du poumon. Heureusement, contre de tels effets, on a trouvé des palliatifs, et le docteur Henrot en apporte encore un nouveau. C'est un masque à ouate contre les gaz et poussières infectieuses ou toxiques. À vrai dire, ce dispositif n'est nouveau que dans l'application que le docteur Henrot en recommande contre les gaz asphyxiants des Allemands, car il avait déjà fait merveille dans les cliniques pour préserver les médecins, chirurgiens et infirmiers de la diphtérie et autres maladies contagieuses. En plaçant sous le coton du masque Henrot les poudres alcalines, antiseptiques ou neutralisantes, on pourrait débarrasser des poisons les plus dangereux l'air qui traverse l'appareil.
Le masque pour se prémunir des gaz
Article paru dans Le Figaro du 1er juin 1915.
Le Laboratoire Robert et Carrière, à qui sont dues tant d'innovations qui ont rendu les plus grands services à nos soldats (iode en ampoules-pinceaux, pharmacies du soldat, aliments en tubes, etc.), vient de créer contre les gaz asphyxiants un masque, dont on a pu constater la parfaite efficacité, et qui remplacera avantageusement les modèles improvisés, un peu sommaires, employés jusqu'à présent.
Ce masque est constitué par une sorte de cagoule imperméable, de nuance verdâtre, munie pour la vue de lunettes incassables, et pour la respiration, d'une ouverture recouverte d'un matelas très épais de mousseline.
Lorsque le soldat verra venir le nuage asphyxiant, il n'aura qu'à se coiffer de la cagoule après avoir versé sur le matelas la solution anti asphyxiante contenue dans un tube d'étain incassable.
Même au centre des vapeurs délétères, il continuera à respirer avec facilité, l'air pouvant seul passer à travers les matelas, les gaz chlorés et bromés étant retenus au passage par la solution.