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RENAULT Henri

Henri Adolphe RENAULT, célibataire, journalier, né à Monville le 24 mars 1886. Fils de

Henri Alfred (°1862), ouvrier de filature, et de Marie Octavie MAUROUARD (°1862), ouvrière de filature. Mariés à Monville le 9 juin 1883.

 

Incorporé à compter du 7 octobre 1907 au 24è R.I.

 

Affecté le 31 décembre 1914 par décision ministérielle au 50è R.I. à Périgueux (Dordogne)

Passé à la 3è compagnie du 76è R.I. le 15 février 1915

"Tué à l'ennemi"  le 20 mars 1915 (11h.) sur le champ de bataille du Vauquois (Meuse) à l'âge de 29 ans.

 

MORT POUR LA FRANCE

 

Transcription du décès à Monville le 20 juin 1916

Un secours de 150 fr. a été versé à Monsieur Renault père au Houlme (Seine-Inf.) le 28 mars 1918.

Extrait

"... le 16 février, départ pour la butte fameuse.

A une pause, les commandants DERVIN et GUITTON, en quelques phrases appropriées, font comprendre à chacun la mission confiée au régiment et les avantages incalculables pour l'avenir, que nous donnerait la prise de Vauquois, considéré comme la clef de l'Argonne. Le 76ème s'installe pendant la nuit du 16 sur ses positions de départ. L'attaque doit avoir lieu le 17 au matin, en liaison à droite avec le 31ème . Le tir de préparation, très sérieux sur le village même de Vauquois, n'atteint cependant pas la première ligne boche sur les pentes en avant des lisières. Aussi, quand à l'heure H, les vagues d'assaut franchirent les parapets, elles furent fauchées par le tir d'infanterie et par l'artillerie ennemie, qui, du bois de Cheppy à l'est, de la Haute-Chevauchée à l'ouest, prend nos lignes d'enfilade. L'attaque cherche à progresser de talus en talus ; les vagues d'assaut, sous le feu d'enfer, sont décimées; elles se collent au terrain, puis, lentement, les survivants se replient dans la tranchée de départ. L'attaque a échoué, malgré la bravoure et le dévouement de tous. Les pertes sont très fortes. Le commandant GUITTON, faisant le coup de feu lui-même en première ligne, est blessé à la tête dès le début de l’attaque, et ayant néanmoins conservé son commandement, tombe frappé de sept nouvelles blessures. Le lieutenant BOISACHET est blessé mortellement; les capitaines THIRIET, BLANC et BAUHELIER ont une conduite digne d'éloges.

Une deuxième attaque est fixée au 28 février. Le régiment est de nouveau face à Vauquois. Un train blindé, portant des pièces de 270, est du côté d'Aubreville et doit démolir les principaux blockhaus allemands. Après une préparation plus intense que la précédente, nouvel assaut, mais cette fois avec succès. La butte est enlevée, les Allemands ne résistent plus que dans le cimetière et au nord de la rue principale du village. Des combats acharnés et sanglants se poursuivent jusqu'au 4 mars. Ce ne sont que contre-attaques sur contre-attaques. Le village est conquis pierre par pierre, sauf le cimetière et les pentes vers Varennes, où l'ennemi résiste toujours. Le lieutenant REMENE, commandant un groupe franc, va planter un drapeau français sur le sommet de l'église, ou plutôt de ce qui reste de l'église. Le sous-lieutenant MAUJARRET reçoit la Légion d'honneur. La 1ère section de mitrailleuses, sous le commandement de l'adjudant GAILLARD et du sergent JARRY, est citée à l'Ordre de l'Armée : Sous le feu réglé de l'artillerie lourde ennemie, s'est maintenue sur sa position pendant trois jours et ne l'a quittée qu'une fois l'abri démoli et la plupart des servants tués ou ensevelis, est allée reprendre un autre emplacement avec tout son matériel et tous ses blessés. Le régiment reste donc sur les positions conquises et s'y organise aussi solidement que possible.

Une troisième attaque est décidée pour le 15 mars. Il faut cette fois occuper entièrement le village et enlever à l'ennemi ses vues sur Clermont-en-Argonne. L'affaire n'a qu'un succès relatif. Les Boches sont retranchés dans une des caves qu'ils ont bétonnées ; nos obus ne les défoncent pas. Il faudra recommencer. Le commandant DERVIN, le capitaine CHAMBRET, le sous-lieutenant LE NUZ, l'adjudant GUILLON (quatre noms parmi tant d'autres braves) sont tombés. Un autre, vieux soldat celui-là, et bien connu de toute la division, engagé pour la guerre, malgré ses 60 ans passés, le conseiller d'Etat COLLIGNON, est tué devant le P. C. du colonel VIALA, à la Cigalerie. Les attaques sont suspendues momentanément.

On consolide les positions et la lutte d'engins de tranchées est très meurtrière..."

Butte du vauquoisTrous d'obus

 

Dominant toute la région à l'Est de l'Argonne, la butte de Vauquois fut considérée par les Etats-Majors des deux camps comme un observatoire exceptionnel et un verrou stratégique.

Dès le 24 septembre 1914, les Allemands occupent cette colline et en font une véritable forteresse.

Le 4 mars 1915, après plusieurs offensives, les Français reprennent pied sur la butte. La guerre de position commence.

Les soldats s'enterrent et creusent des kilomètres de galeries et de rameaux de combats afin de s'infiltrer dans le réseau ennemi et de lui causer le plus de pertes possibles à coups de tonnes d'explosifs.

La Butte de Vauquois devient ainsi une véritable termitière, composée d'aménagements souterrains s'étageant sur plusieurs niveaux (plus de 17 km. de puits, galeries et rameaux).

Lieu majeur de la guerre des mines (519 explosions recensées : 199 allemandes et 320 françaises), Vauquois sera libérée le 26 septembre 1918 par les Américains.

Lieu encore intact de la Grande Guerre, la Butte de Vauquois est classée Monument Historique.

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Henri RENAULT   tombe n° 966

Vauquois, une guerre des taupes

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