GARCELON Ernest
Rassemblement du 39è et du 74è devant le Palais de Justice à Rouen
Ernest Emile GARCELON, né à Malaunay le 28 juillet 1881.
Fils de Antoine Emile (°1851), ouvrier de filature et de Ursule Florence ROY (°1855), ouvrière de filature. Mariés à Monville le 5 janvier 1874
Incorporé à compter du 15 novembre 1902 au 1er régiment d'infanterie coloniale
Signes particuliers : Tatoué aux deux bras
Soldat musicien le 26 avril 1904
Envoyé en congé le 23 septembre 1905
Marié à Monville le 2 décembre 1905 avec Joséphine Augustine DUBORD, tisserande, née à Monville le 16 avril 1881
Mobilisé le 12 août 1914
A rejoint le 39è R.I. à Rouen
Blessé le 10 mai 1915 à Ville-au-Bois (Aisne)
Disparu le 23 jun 1916 à Fleury devant Douaumont (Meuse) le 23 juin 1916 (voir : CHAUVET Georges)
MORT POUR LA FRANCE
Jugement de date de décès transcrit à Monville le 6 novembre 1920
Alors que l’offensive sur la Somme est sur le point de commencer, Falkenhayn jette ses dernières forces dans une ultime offensive pour s’emparer de la crête de Froideterre, du village de Fleury et du fort de Souville. A partir du 17 juin, un nouveau bombardement d’envergure s’abat sur les positions françaises, aux obus explosifs s’ajoutent plus de 100 000 obus asphyxiants au cyanogène.
Le 23 juin au matin, la ligne de front de 6 kilomètres se situe entre le bois Nawé, l’abri 320, les bois de Vaux-le-Chapitre et de Fumin, la carrière du Chênois, la lisière ouest du bois de la Montagne, la batterie de Damloup et la ferme Dicourt. Pour mener à bien leur offensive, les Allemands ont rassemblé 19 régiments d’infanterie dont l’ensemble de l’Alpenkorps qui doit enlever la côte de Froideterre, Thiaumont et le village de Fleury. En face, les Français ne disposent que trois divisions d’infanterie pour tenir le secteur : les 129e, 130e et 12e DI.
Après le terrible bombardement d’artillerie qui s’abat sur toute la ligne d’attaque, vers 7h30, les Alpenjägers (chasseurs alpins) du 2.b.Jg.Btl (2e bataillon bavarois de chasseurs), soutenus par le régiment d’infanterie bavarois de la Garde (b.I.L.R.) sont signalés aux abords du village de Fleury défendu par les hommes du 239e RI. La première vague d’assaut descend du bois de la Caillette et, malgré la résistance héroïque des mitrailleurs français et des survivants des 17e, 18e et 20e compagnies, parvient à atteindre les positions du 39e RI qui assure la liaison entre le village et l’abri 320. Là encore, les rares survivants du bombardement sont rapidement anéantis sous le poids du nombre. Les 1er et 2e bataillons du 39e RI disparaissent.
Profitant des nappes de gaz qui enveloppent le village, les Bavarois s’infiltrent rapidement dans les maisons en ruines et cherchent à déborder les positions françaises par l’ouest. Certains éléments franchissent même la voie ferrée. En quelques minutes, les Bavarois sont maîtres de Fleury. Seule la compagnie du capitaine Hans tient deux maisons à la lisière sud du village. Hans installe ses hommes en arc de cercle pour prévenir tout débordement sur ses flancs. Avec une seule mitrailleuse, les Français réussissent à stopper les Bavarois, mais leur situation demeure précaire et le capitaine Hans tente, par coureurs, de rendre compte et demande du renfort. Le capitaine Thomas tente alors de faire progresser sa compagnie sur la piste qui relie la Poudrière à Fleury. Mais l’artillerie allemande interdit tout mouvement.
Vers 10h, les hommes du capitaine Breton et du lieutenant Brière, soutenus par un peloton de mitrailleuses, se déploient à l’ouest sur la crête. Ils se heurtent violemment aux Bavarois qui sont néanmoins repoussés. Peu après, deux compagnies du 3e bataillon du 39e RI gravissent à leur tour la crête et se positionnent à la gauche du groupement Brière. L’ennemi s’est replié et la crête demeure aux mains des Français. Dans l’après-midi, les 21e et 24 compagnies qui se trouvaient le matin à Verdun sont engagées en renfort. A 15h, elles reçoivent l’ordre de se déployer sur la crête à l’est de Fleury et de se lier avec la 307e brigade dans le secteur du bois de Vaux-Chapitre. Les Bavarois sont là encore repoussés. A 16h, les Français sont parvenus au prix d’un effort surhumain à rétablir une ligne de défense cohérente de chaque côté des ruines de Fleury. Le sacrifice des hommes du capitaine Hans, tué vers 9h du matin, n’a pas été vain.