ÉTANCELIN Joseph

Joseph Alexandre ÉTANCELIN, célibataire, journalier, né à Monville le 12 novembre 1892.

 

Fils de Joseph Victor, ouvrier d'usine, né à St-Ouen-du-Breuil (Seine-Inf.) le 23 décembre 1867; et de Estelle Marie CARON, bobineuse, née le 22 mars 1868. Mariés à Monville le 29 décembre 1890 

 

Engagé volontaire pour 3 ans le 21 février 1912 à Paris 15e au 12e régiment de dragons, 4è escadron

"Tué à l'ennemi le 29 avril 1918 à Locre (Belgique), à l'âge de 26 ans.

 

MORT POUR LA FRANCE

 

Transcription du décès à Monville le 7 décembre 1918

"...Inhumé à 600m sud de la carrière du Mont Rouge, commune de Locre..." 

Le 29 avril, à 3 heures, les tirs d'artillerie allemande reprennent cette fois encore avec une violence inouïe. Cependant, les tirs sont moins précis à cause d'un épais brouillard. D'autre part, les artilleurs allemands ignorent les emplacements exacts des batteries alliées, et le vent d'ouest rabat les gaz toxiques vers les assaillants, les obligeant à porter le masque. L'assaut allemand est lancé depuis le canal d'Ypres (village de Comines) jusqu'à Dranoutre. Les aviations allemandes et alliée très fournies sont gênées elles aussi par le brouillard pendant les premières heures de la bataille. Malgré les efforts de l'artillerie alliée et les tirs de mitrailleuses, les premiers éléments allemands atteignent la route qui va de Locre à la Clytte et des groupes se sont infiltrés qui gravissent déjà les pentes du Mont Rouge vers 10 heures. Les Allemands atteignent même "Hyde Park", lieu-dit situé entre Scherpenberg et le Mont Rouge et y avancent jusqu'au col séparant le Mont Rouge et Le Scherpenberg. Autour de Locre et dans le village même les combats sont acharnés. On se bat au corps à corps à l'arme blanche.

 

Du coté des Français, le Capitaine de Vires, du 4ème Régiment de Dragons, regroupe quelques éléments français épars, fantassins et cavaliers et les entraine à l‘attaque. En souvenir de ce fait d'armes à Locre, une stèle est gravée à la gloire des 4 ème et 12 ème régiments de dragons français qui : "sous un feu d'enfer contre-attaquent trois fois à la baïonnette et ont interdit, au prix de lourdes pertes, la route de Calais aux allemands".

 

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Une autre stèle est érigée à Locre à la gloire de la 2 ème brigade de cavalerie légère, 17 ème et 18 ème chasseurs, 2ème division de cavalerie de Lunéville. Elie rappelle les fais suivants : "Après avoir couvert plus de 200 kms en trois jours, à arrêter l’avance allemande dans cette région, interdisant à l’ennemi par sa supériorité morale et sa magnifique ardeur la prise de Locre et des Monts de Flandres en se portant à l’attaque le 29 avril malgré de lourdes pertes subies dans des combats acharnés depuis le 15 avril 1918".

 

A la côte 44, la 49 ème division britannique ne cède pas un pouce de terrain malgré les violentes attaques allemandes sans cesse renouvelées. La 23ème division allemande est décimée devant cette côte 44 qu'elle ne parvient pas à enlever après un combat de 12 heures. Partout les Allemands subissent de très lourdes pertes et sont contenues. Cependant, dans l'après-midi du 29 avril, les ordres de l'Etat Major allemand sont de poursuivre l'offensive. En l'absence de renforts les troupes allemandes en sont incapables. Le 29 avril 1918 à 20 heures 55, l'Etat Major de la IV ème armée allemande adresse le rapport suivant au général Ludendorff : "Il ressort des renseignements reçus jusqu’ici que l'attaque n’a procuré qu’un gain de terrain de minime importance. Nos troupes d'assaut se sont heurtées à un adversaire largement articulé en profondeur et bien préparé en vue de la défense, appuyé par une puissante artillerie et de nombreux nids de mitrailleuses. Avec les forces dont on dispose actuellement, l’opération ne présente aucune chance de succès. Il vaut mieux l’interrompre". A 22 heures 20, le Général Ludendorff donnait l'ordre à ses troupes de suspendre les opérations. Ainsi prend fin la bataille du Mont Kemmel. La perte du Mont a été pour les alliés un grave échec. Ils ont perdu plusieurs milliers de prisonniers et un nombre important de canons et de mitrailleuses. Mais les Allemands, n'ayant pas pu ou su saisir l'occasion de séparer les armées alliées, cette victoire est restée inachevée. Elle devait rester stérile devant la résistance que les alliés opposaient le 29 avril à la continuation de l'offensive des Flandres. C‘était un tournant décisif qui allait contribuer à l‘affaiblissement des forces allemandes jusqu’à la fin de la grande guerre.

 

Dans le cimetière militaire français du Mont Kemmel, 5294 soldats français inconnus sont inhumés. Un hommage leur a été rendu le 25 avril 1998 au cours d'une cérémonie commémorative au cimetière militaire français du Mont Kemmel, organisée par le Comité d'Arrondissement de Dunkerque de l'Association Nationale des Membres de l'Ordre National du Mérite pour le 80 ème anniversaire de la bataille du Mont Kemmel du 25 avril au 29 avril 1918