PINEL Ismaël Roland

Ismaël Roland Albert PINEL, né à Monville (Seine-Inf.) le 21 mars 1918.

Fils de Ismaël Léon, ouvrier briquetier, né à Tôtes (Seine-Inf.) le 11 juin 1896 et "Mort pour la France" le 3 septembre 1918 à Chevilly (Oise); et de Germaine Julia Rose HANNIER, née au Houlme (Seine-Inf.) le 8 octobre 1893. Mariés à Monville le 28 avril 1917.

 

Mobilisé au 72è R.I.

Formé le 6 septembre 1939 sous les ordres du Lieutenant-Colonel Sendrane. il est rattaché à la 4è DI. Le 72è R.I combat à Denain et Lourches en mai 1940 sur le front de l'Escaut face à la 8è ID allemande. Il est dissous en 1940 et ne sera jamais recréé

Combats :

Fait prisonnier le 30 mai 1940

Décédé accidentellement le 18 mars 1944 à Labuhn (Pologne), à l'âge de 26 ans.

 

MORT POUR LA FRANCE

Labuhn

Labuhn (Pologne)

 

Les prisonniers sont d'abord acheminés vers des camps de transit. Après la fouille, la confiscation des papiers, la douche et la désinfection, chaque homme se fait photographier et reçoit un matricule gravé sur une plaquette en zinc qu'il est tenu de porter en collier jour et nuit. Les captifs sont ensuite dispersés dans des camps de travail répartis dans toute l'Allemagne. Un stalag héberge plusieurs centaines d'hommes dans des baraquements entourés de barbelés. Une chambrée comprend une douzaine de lits de trois étages. Le règlement est strict : lever à quatre heures, rassemblement, appel, départ au travail, coucher à sept heures après la soupe. Les journées de travail sont harassantes.

Les commandos de travail composés de quelques dizaines d'hommes se rendent, sous escorte sur les différents chantiers : terrassements, entretien des voies ferrées et des routes, corvées diverses effectuées par tous les temps et sous la férule des contremaîtres. Conformément à la Convention de Genève, les prisonniers de guerre sont astreints au travail forcé à l'exception des officiers. En contrepartie, ils bénéficient de certains droits. Les patrons allemands apprécient la main d'oeuvre française, notamment agricole. Du fait que beaucoup de Français sont des ruraux, ils sont souvent affectés dans des petites fermes, qui sont souvent trop éloignées du stalag pour que les ouvriers puissent rentrer au camp tous les soirs.

La nourriture est l'obsession des prisonniers. Ils souffrent de faim et de malnutrition. Certains qui ont été pris au début de l'offensive allemande sont restés douze jours sans manger autre chose que des herbes sauvages. Les rations sont toujours insuffisantes, et les prisonniers affectés à la corvée de soupe ou dans les commandos agricoles sont très enviés. Les grands moments de la journée sont la gamelle du midi et le casse-croûte du soir. On fait la queue devant la soupe, la gamelle à la main, sous la surveillance des policiers à l'affût des resquilleurs. Le menu est immuable : nouilles aux pruneaux, rutabagas, blé cuit. La soupe du dimanche se compose de pommes de terre avec, les premiers mois, un peu de viande. La ration de pain est de 350 grammes par jour.

Le moral des prisonniers est variable : il dépend des circonstances, qui évoluent au cours de la guerre, et des individus, qui supportent plus ou moins bien les épreuves de la captivité. Certains broient du noir à longueur de temps, tandis que d'autres, de naturel insouciant et jovial, savent profiter des rares moments de pause et de loisirs. Dans cette promiscuité de tous les instants, chacun s'efforce de préserver une parcelle d'intimité. On ne partage qu'avec ses plus proches compagnons ses soucis, ses souvenirs, ses colis. On garde pour soi ses photos, ses lettres, ses bibelots.
Le retour au pays constitue, avec la nourriture et les femmes, le principal sujet de conversation. Régulièrement, le bruit court que la libération est imminente. À quoi bon tenter de s'évader ?

La population allemande ne manifeste généralement pas d'hostilité à l'égard des prisonniers, qui partagent ses souffrances jusqu'au bout. Tout contact avec les civils est bien entendu interdit, et tout prisonnier convaincu de relation avec une femme allemande est passible de la peine de mort. Il se trouve, malgré tout, des gens assez cordiaux pour adoucir le sort des captifs par un geste de compassion, et certains prisonniers tenteront de s'opposer aux exactions des soldats soviétiques en Prusse Orientale. Les geôliers sont souvent des anciens combattants de l'autre guerre. Ils considèrent les soldats vaincus avec une certaine compréhension. Ils sont secondés dans leur tâche par des adjudants et sous-oficiers français d'active, commis d'office, responsables de baraque, de chambrée ou de commando.

Les derniers mois de la guerre sont les plus durs. Les bombardements s'intensifient et les prisonniers sont très exposés. Ils participent au déblaiement des gravats après le passage des avions, comme le feront bientôt les femmes allemandes. À partir de 1942, 40 000 prisonniers périssent dans les bombardements des villes. En 1945, au fur et à mesure que les Alliés avancent, les rescapés rentrent par petits groupes . À la gare du Nord, on leur distribue des habits civils, des papiers provisoires et un peu d'argent. Ils sont déçus par la froideur de l'accueil, exaspérés par les pénuries, déboussolés et amers. La guerre a été gagnée sans eux, la France a été sauvée sans eux. On ne se gêne pas pour le leur rappeler. Ils ont été les figurants de la défaite. Ils sont les oubliés de la victoire.

 

 

 

177 pinel ismel pere et fils 2Inhumé avec son père Ismaël Léon

Carré C - tombe n° 177

 

P1140078P1140078 copie

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